![]() |
| home | archive | bref | dossier | plus d’infos | liens | contact | |
25 Août 2008 Par le présent communiqué, la communauté autonome de Temucuicui dénonce une nouvelle perquisition violente: 1- Aujourd’hui, dimanche 24 août 2008, vers 6h du matin, alors que les enfants, les femmes et les anciens dormaient tranquillement, des policiers se sont introduits dans nos maisons sans présenter aucun document ni expliquer les motifs de cette violente opération. Cet important contingent policier était composé de sept lances fumigènes, cinq cars, un tank, dix fourgons policiers et approximativement 300 membres des forces spéciales. Ces derniers, fortement armés, ont fait violemment irruption dans plusieurs maisons des membres de notre communauté autonome de Temucuicui, laissant la majorité des portes et des fenêtres complètement détruites. 2- Conséquences de l’excessive violence et du manque de contrôle avec lesquels ont agit les forces spéciales, dix enfants ont été blessé. Parmi eux, Mañil Wenu Huenchullan, un enfant âgé seulement de neuf jours, souffre de vomissements, de nausées et des principaux symptômes de l’asphyxie causés par les bombes lacrymogènes envoyées aveuglement à l’intérieur des maisons. Les policiers ont également sorti violemment de chez elle, sans ses chaussures et quasiment dénudée, Helena Marillan Huenten, une ancienne de 94 ans qui souffrait déjà d’une fracture au pied. Son état de santé est très préoccupant. Trois hommes et une femme ont aussi été très gravement blessés en différentes parties de leur corps par des tirs de la police. Par peur d’être arrêtées et accusées, ces personnes préfèrent taire leur identité et ne souhaitent pas être transférées au dispensaire de la ville d’Ercilla. Leur état de santé est une grande préoccupation pour notre communauté. 3- Comme en ont informé hier les médias de communication, il se serait produit une attaque envers un bus prestataire de service de l’entreprise forestière Arauco qui appartient à Mari Naim Curamil. Ce dernier aurait attribué la responsabilité de cette attaque à des membres de notre communauté autonome de Temucuicui. Notre communauté récuse fermement cette diffamation gratuite et enjoint le ministère public à procéder à une enquête transparente. D’autant que selon certains antécédents, il s’avère que cette même entreprise de sous-traitance a actuellement des problèmes avec ses employés qu’elle aurait trompés et qu’elle pourrait être tenté d’utiliser notre communauté pour se défausser de ses responsabilités professionnelles. Nous souhaitons à cette occasion réaffirmer clairement que le travail mené par notre communauté n’a jamais consisté en actes de violence et que nous réprouvons ces derniers. Les policiers n’ont cessé, lors des perquisitions, de nous demander de leur indiquer où se trouvaient nos armes et nos frères recherchés par la justice (nos combattants sociaux). Ils nous demandent des armes qu’ils n’ont jamais trouvées et qu’ils ne trouveront jamais car elles n’existent pas. 4- Notre communauté travaille depuis longtemps pour la restitution de nos terres ancestrales, la défense et la promotion des droits du peuple nation Mapuche. Il y a quelques mois, le gouvernement a accepté de dialoguer directement avec nous de la restitution des terres qui sont en débat avec le latifundiste René Urban et de la démilitarisation totale de notre communauté. De nombreux parlementaires de différents secteurs politiques, entre autres les partis de droite (R.N et U.D.I), ainsi que certaines « autorités » et plusieurs particuliers de la région, se sont prononcés contre cette négociation et les transferts de terres. Ils nous ont alors qualifié de communauté violente, nous imputant des relations avec des groupes extrémistes et nous faisant passer pour des terroristes et des délinquants, tout ceci dans le seul objectif de nous stigmatiser et de justifier l’augmentation des forces spéciales et des perquisitions afin que le gouvernement abandonne la négociation. 5- Selon une information communiquée par le gouverneur Ruben Quilapi à la radio Bio-Bio, cette violente opération de perquisition aurait été motivée par l’ordre de détention rédigé contre Jaime Huenchullan, présumé responsable de l’incendie d’un camion privé de René Urban perpétré à l’été 2006. Jaime Huenchullan est apparu dans un reportage diffusé par la chaîne de télévision Canal 13 ce vendredi 22 août 2008. Ce reportage faisait mention de sa présence clandestine dans notre communauté où il travaillait à quelques mètres des policiers. Si notre frère a choisi de ne pas se présenter à la justice, c’est qu’il n’existe aucune garantie d’un jugement juste et impartial. Il a déjà dû subir à plusieurs reprises l’emprisonnement politique, inculpé de lourdes charges qui l’ont maintenu longtemps incarcéré, alors même que la justice n’a jamais pu prouver sa participation à aucun délit et l’a finalement toujours libéré. 6- Nous lançons un large appel aux différentes communautés mapuches pour qu’elles réprouvent ces graves actes de violence commis par l’état chilien contre notre peuple et nous les incitons à être vigilants aux perquisitions toujours plus massives annoncées par le porte-parole du gouvernement Monsieur Francisco Vidal qui annonce aujourd’hui « si cela est nécessaire d’y aller, nous irons de nouveau. S’il faut plus de policiers, plus de policiers seront envoyés. ». Ces mesures annoncent clairement la poursuite de la répression qui est engagée contre les communautés mapuches mobilisées. Pu werken: Víctor Queipul, Jorge Huenchullan, Luis Tori. |
«Reproduction autorisée à condition de citer la source.» |