7 MAI 2007
DOULEUR, COLERE ET MANIFESTATIONS SUITE A LA MORT DE RODRIGO CISTERNAS.
«DOMMAGE, DOMMAGE, RODRIGO EST TOUJOURS PRESENT…. »

Suite à l’assassinat de RODRIGO CISTERNAS, jeune ouvrier de l’entreprise BOSQUE ARAUCO, la situation sociale est très tendue dans le sud du chili. Les funérailles qui se sont déroulées hier, dimanche 6 mai, ont rassemblées plus de vingt milles personnes, parmi lesquelles de nombreuses communautés mapuches, arborant palins et vêtements traditionnels. Aux cris d’ «‘assassins» et « justice » le corps de RODRIGO CISTERNA a été accompagné jusqu’au cimetière, au milieu d’une haie d’ouvriers visiblement très émus et d’une foule composée de syndicats d’autres entreprises, étudiants, lycéens, travailleurs des transports, comités de voisins, paysans de la zone, membres des églises catholiques et évangélistes, clubs de sports, autorités municipales, travailleurs des secteurs d’urgence, et organisations de défense de droits de l’homme et mapuches, entre autres…. Durant quatre heures les orateurs ont dirigé leurs critiques à l’entreprise BOSQUE ARAUCO et au gouvernement accusé de «s’en laver les mains»
Sa veuve a déclaré «que la justice soit rendue, nous continuerons la lutte de RODRIGO parce qu’elle est juste». Les funérailles se sont terminées sans incident, sans doute à cause de l’absence complète de carabiniers. L’enquête, qui jusqu’à aujourd’hui est entre les mains de la justice militaire, va passer dans les jours qui viennent sous le contrôle d’un Ministre en Visite (juge civil chargé de centraliser toute l’enquête NDT) et les deux fonctionnaires de police directement impliqués dans le drame ont été mis en repos forcé jusqu’à la fin de l’enquête. L’archevêque de TEMUCO a été désigné comme médiateur entre l’entreprise et les grévistes et selon la télévision chilienne le travail pourrait reprendre mercredi prochain.
REACTIONS OFFICIELLES
Durant les funérailles et comme conséquence des évènements dramatiques, Alberto Etchegaray Aubry a annoncé sa démission en tant que président des entreprises CELULOSA arauco et Constitucion.
«Notre compagnon a besoin que nous soyons calmes au moment de nous séparer, nous continuerons à lutter et montrerons que les ouvriers forestiers reviendrons avec plus de force» a déclaré le dirigeant syndical Juan Miranda devant les 5 milles personnes qui à partir de 14 heures se sont regroupées dans le stade municipal.
Adolfo Millabur, Maire de Tirua a pour sa part déclaré :
“Je veux exprimer ma solidarité au syndicat des travailleurs forestiers et à la famille du travailleur qui a été victime de la répression comme tant d’autres (comme par exemple Alex Lemun) et condamner l’inconscience et l’absence totale de considération de l’entreprise face aux demandes légitimes de ses ouvriers, ce qui s’est soldé par la mort de l’un d’entre eux, alors que ce sont ces mêmes ouvriers qui produisent des bénéfices qui aujourd’hui leurs sont restitués de cette manière». Il a également appelé le gouvernement Chilien à «contrôler ses forces de police et à empêcher le développement d’attitudes provocatrices, procédures inhumaines et répressions policières, alors que dans d’autres cas, parfois beaucoup plus graves, les auteurs des crimes sont protégés et les exactions restent impunies». Concluant «le gouvernement a le devoir de présenter des explications à la famille et au pays».
INCIDENTS ET DETENTIONS DANS LE RESTE DU PAYS
Dix sept personnes ont été détenues lors de manifestations en hommage à RODRIGO CISTERNAS, dans la province d’Arauco à 550 kilomètres de Santiago.
Dans la nuit du 4 mai une centaine de personnes ont été détenues face à la CUT (centrale unitaire de travailleurs) quand elles ont tenté d’interrompre la circulation sur ALAMEDA en plein centre de Santiago, pour des manifestations similaires trois étudiants ont été arrêtés à la Serena, 422 kilomètres au Nord de Santiago, et quatre autres à Conception. Aujourd’hui lundi 7 mai 2007, de nombreuses manifestations doivent se dérouler dans l’ensemble du pays.
Source TVN et divers communiqués de presse et d’organisations mapuches. |