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25 décembre 2007
Patricia Troncoso transférée d’urgence vers un hopital de la région
Audio: http://radio.mapuche.nl/audio/1_73.m3u
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Patricia Troncoso

Selon l’épouse d’Hector Llaitul, Patricia Troncoso a été transférée d’urgence, dans la nuit du 25 décembre depuis la prison, vers un hôpital de la région, suite à une grave décompression, conséquence de 72 jours de grève de la faim. Son père Roberto Troncoso et l’épouse de Llaitul, qui continu sa grève de la faim dans la prison d’Angol, sont rentrés dans le sud cette nuit, après être restés à Santiago dans l’espoir de  concrétiser le dialogue promis par le gouvernement lors des médiations réalisées par l’évêque de Temuco Camilo Vial, espoir, qui à ce jour, est resté vain.

Patricia Troncoso a été internée à l’hôpital d’Angol, la décision a été prise par le docteur Sergio Zamora, le médecin a affirmé que la jeune femme présentait des signes inquiétants de déshydratation, suite à cette décision Patricia Troncoso a été admise à l’unité de soins intensifs.

De son cote Hector Llaitul, a, lui aussi été transféré vers l’hôpital pour y subir des examens médicaux, suite auxquels il est retourné à la prison d’Angol, en raison de son état de santé, jugé satisfaisant pour le moment. Le transfert des deux prisonniers s’est réalisé à la mi journée et a été accompagné d’un important dispositif policier pour éviter que les familles présentes sur les lieux n’interviennent.

Communiqué de Patricia Troncoso

A l’opinion publique nationale et internationale, à tous les hommes et les femmes qui luttent inlassablement pour la justice:

Dimanche 23 décembre, au travers de ce communiqué, je désire dénoncer le gouvernement de la concertation, et en particulier Belisario Velasco, pour avoir donné sa parole et confirmé la création d’une table de négociations pour rechercher des solutions concernant les demandes de justice et jugements équitables émanant des prisonniers politiques mapuches, situation qui suite à 72 jours de grève de la faim ne s’est pas concrétisée et qui met en grave danger notre vie.

De quoi a peur le gouvernement de la concertation? 

De discuter de la répression et des abus de pouvoir dans les communautés qui conduisent leurs demandes de terres?

Il a peur de discuter du fait qu’une grande partie des forces de l’ordre (carabiniers du chili) est devenue le gardien de sécurité des entreprises forestières pour protéger leurs intérêts économiques, ce qui permet de grossir considérablement les bénéfices des plus riches.

Il a peur de discuter de l’application de la loi antiterroriste et de la condamnation gratuite à 10 ans et un jour d’un groupe de membres de communautés mapuches, qui on le suppose, aurait brûlé 100 hectares de pins, propriété de la forestière Mininco pour le cas “Poluco-Pidenco”

Il a peur de discuter du double jugement de Juan Millalen Milla

Il a peur de discuter des remises de peines de tous ces mapuches qui remplissent les conditions pour obtenir remises de peine et mises en liberté.

En vérité il est difficile de comprendre le double discours d’un gouvernement qui invite au dialogue et à la solution du problème et réprime comme en dictature.

Au chili nous vivons une profonde inégalité sociale et une crise morale qui s’applique à tous des champs de l’activité politique, où la négation de la justice laisse le peuple mapuche, les gens simples et les travailleurs, dans la plus grande vulnérabilité face aux entreprises qui les exploitent et face aux abus, à l’usure et aux privilèges des plus riches.

Comment comprendre un gouvernement qui préconise le respect des droits de l’homme à l’étranger et accuse la droite d’être complice de la dictature militaire, mais qui n´hésite pas à employer les mêmes méthodes répressives propres à Pinochet:

Persécutions, application de loi hautement répressives comme le sont les lois antiterroriste et de sécurité intérieure de l’état, morts, tortures, emprisonnements, militarisation des zones de conflits, utilisation des medias de communication et d’informations pour noyer la demande de justice d’un groupe de mapuches qui mettent en danger leurs vies, avec 74 JOURS DE GREVE DE LA FAIM, le silence de ceux qui par loi divine devraient protéger la vie, le silence d’une société endormie et muette face aux fantasmes du chômage, de l’incarcération de la vie et de l’égoïsme.

Que pouvons nous espérer de nos vertueux qui proviennent d’une génération qui a vécu toutes ces douleurs et qui avec le temps s’est déshumanisée au point d’oublier l’exil, les tortures, la persécution et la mort de tant d’êtres humains.

Sans doute maintenant je peux comprendre qu’ils nous aient fermé la porte au nez, tant de fois, durant cette grève de la faim. Il y a une grande peur de se souvenir, parce non seulement, ils peuvent se souvenir de la douleur et de l’angoisse d’une période noire pour ce pays, mais en plus, se souvenir de tous les engagements qu’ils ont prit avec tant de victimes pour retrouver les détenus disparus, pour finir, disant qu’ils faut mieux se taire et garder la vue basse pour maintenir une coalition de gouvernement qui assure le revenu mensuel d’une classe politique mutante qui a oublié depuis longtemps sa jeunesse et ses origines et qui continue d’être endettée avec tous ceux qui lui ont confié leurs votes.

A 74 jours de grève de la faim, salutations de Patricia Troncoso Robles, prisonnière politique mapuche, dimanche 23 décembre 2007, prison d’Angol.

Liberté pour tous les prisonniers politiques mapuches
Fin de la militarisation des zones en conflits

AMULEPE TAIÑ WEICHAN

Source; http://argentina.indymedia.org/news/2007/12/573606.php
et http://www.azkintuwe.org

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