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Dossier: Prisonnier

31 mars 2003
Procès des deux Lonkos Mapuche (Aniceto Norín et Pascual Pichún)
Deux personnes témoigneront de manière secrète au procès qui se déroulera à Angol.

A l’occasion de l’audience de Jugement Oral commencée dans le Tribunal Pénal d’Angol, il a été accepté que les deux témoins présentés par le Ministère Public et l’accusation témoignent de manière secrète. En d’autres termes, tous ceux qui seront présents lors de l’audience ne pourront voir les visages ni entendre les voix des témoins. Pour certains, cela représente l’idée de l’ouvrage Vous ne le saurez jamais du journaliste J.J. Faúndez, qui se réfère à un dialogue entre un être humain et un extraterrestre.

Il a été décidé qu’ils témoigneront derrière un paravent et avec falsification des voix à travers d’éléments sonores afin de protéger leur identité. Il s’agit de mesures préventives face à l’éventualité qu’il y ait des représailles envers leur intégrité physique, tel que l’accusation l’a posée.

Cet argument est apparu (et a provoqué de controverses) au début du procès oral qui avait lieu à Angol. Dans ce procès deux lonkos et une sympathisante de la cause mapuche surnommée « la chepa », sont accusés d’action terroriste, dans le cadre sanctionné par la loi.

A travers ce système on attribue à chaque témoin une clef secrète, qui est seulement connue par les juges et l’accusation, pendant la durée du procès. C’est l’Unité de Victimes et Témoins qui fournissent les éléments afin de protéger leur identité et leur intégrité.

Ce système qui consiste à protéger les témoins a déjà été utilisé principalement dans des cas d’abus sexuel envers des mineurs. Le témoin ou le mineur est alors mis dans des salles où un système de circuit fermé de télévision est mis à disposition, pour que l’audience puisse observer le récit des faits. Il s’agit d’une situation inédite dans le cadre de procès en rapport avec le conflit mapuche.

Ce type de présentation de témoins a été refusé d’entrée par la défense, conformée par le Ministère Pénal Public Mapuche et les avocats privés ou en libre exercice. Mais après les arguments du Ministère Public et des personnes qui ont porté plainte, il a été accepté que deux personnes témoignent de la sorte.

En tout cas, il a été impossible de déterminer quand est-ce que ces témoignages auront lieu. De plus, l’acte d’ouverture du procès indique qu’en tout il y a 117 personnes citées à comparaître, qu’ils soient témoins ou experts.

Il convient d’ajouter que le tribunal a déterminé expressément que ni les avocats de l’accusation ni ceux de la défense ne pourront communiquer leurs versions à la presse, ainsi que le déroulement même du procès. C’est en fonction de ce cadre que les porte-parole avocats Pedro García (Ministère Public) et Claudio Pavlic (Ministère Pénal Public Mapuche) agissent. Source : Diario El Gong

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