mars 14 2003
Temuco.
Lettre ouverte des Prisonniers
Politiques Mapuche.
du Centre Pénitencier Féminin de Temuco.
Les prisonniers politiques mapuche Bernardita et Angélica,
accusées d’association illicite terroriste, recluses
depuis 3 mois dans le CPF de Temuco. Le 26 février nous avons
commencé une grève de la faim liquide pour une
durée indéterminée. La décision de mettre
en œuvre cette grève n’a pas été
facile, car nous sommes conscientes que cela est dangereux pour notre
intégrité physique et psychique. Cependant, nous sommes
obligées en tant que Mapuche de dénoncer et exiger ce qui
suit :
Nous exigeons la liberté immédiate de tous les prisonniers politiques mapuche
qui sont reclus dans différentes prisons de la VIII et IX régions. Ils sont
privés de liberté sans aucune preuve réelle en ce qui concerne leur participation
dans des faits de violence. Au contraire, il s’agit de présomptions non
fondées qui démontrent que les tribunaux fonctionnent avec la complicité
de la classe politique chilienne corrompue.
Nous exigeons la fin des persécutions et des intimidations qui
ont lieues à travers de violation de domicile, en créant
avec cela un climat de terreur chez les enfants, les femmes et les
personnes âgées, en exerçant un véritable et
évident « terrorisme d’état ». Un
sentiment d’insécurité, de peur et de
méfiance existe dans une grande partie de la population mapuche.
Actuellement n’importe quelle personne mapuche constitue un
danger pour la société, elle est tout simplement un
« terroriste ». De cette manière on est face
à une politique mondiale de persécution envers ceux qui
défendent leur vie, en mettant un frein à l’avarice
et à l’ambition des grandes entreprises capitalistes qui
envahissent et étendent avec force leur pouvoir. Pendant ce
temps, l’inégalité sociale et la faim augmentent de
jour en jour.
Nous refusons l’utilisation de lois créées sous la dictature (loi antiterroriste)
dont l’objectif était de persécuter et mettre en péril tous les droits des
personnes à travers de procès peu transparent et arbitraires. Ainsi, on
peut citer les interceptions téléphoniques aux avocats défenseurs des Mapuche,
le délais de non-communication des précédents ou les audiences secrètes.
Face à cela on peut s’interroger :
De quelle manière est-ce que la loi antiterroriste peut-elle encore être
modulée en fonction des intérêts xénophobes et racistes ?
Pour terminer, nous faisons un appel à tous ceux qui respectent les droits
de l’homme, pour que vous divulguiez toutes les injustices qui ont lieues
envers le peuple mapuche, injustices dont le but est de protéger le grand
terroriste du monde, « le capitalisme ».
Un grand bonjour à tous les lamgen-frères. La prison ne nous vaincra pas,
au contraire, elle renforcera notre Rakiduam-pensée mapuche.
Justice pour la mort d’Alex Lemún !
Liberté à tous les prisonniers politiques mapuche !
Wewaiñ |