7 octobre 2003
Grève de la faim, détention
à l’aéroport et campagnes
de solidarité.
Secong jugement des Lonkos
Les Lonkos en grève de la
faim
Les Lonkos de Traiguen Pascual Pichun et Aniceto Norin ont commencé
une grève de la faim illimitée, ils sont tous les deux condamnés
à 5 ans et un jour de prison pour le délit de “menaces
terroristes” contre l’ex ministre Juan Augustin Figueroa. De nombreuses
autorités traditionnelles, accompagnées des familles et
des dirigeants de tout le mouvement mapuche, sont entrées aujourd’hui,
mardi, dans la cathédrale de Temuco pour protester contre ce qu’ils
considèrent comme une persécution politique du gouvernement
et des tribunaux.
A 15 heures 30, de nombreux dirigeants ont occupés le lieu religieux,
produisant une importante tension à l’arrivée des carabiniers.
La médiation du représentant de l’évêque de
Temuco a permit qu’ils n’en soient pas expulsés, et face à
la détermination des Mapuches l’église à opté
pour l’occupation d’un lieu annexe au temple qui a été proposé
aux grévistes.
Solidarité totale
Divers référents Mapuches ont accompagné les dirigeants
en grève de la faim, du Conseil de toutes les terres à la
Coordination Mapuche de Collipulli en passant par Ad Mapu, Trentren, Les
associations communales et des dirigeants provenants de différentes
identités territoriales du peuple mapuche. Aukan Huilkaman , a
affirmé au nom de toutes les organisations présentes un
total soutien du mouvement Mapuche aux demandes de justice des grévistes.
Opinion partagée par Luis Ancalaf, frère de Victor , incarcéré
depuis huit mois à la prison de Conception et qui a déclaré
“Notre présence ici répond à la responsabilité
que nous avons comme Mapuches. Aujourd’hui ce sont les Lonkos de Traiguen,
mais ce pourrait aussi bien être Victor ou n’importe lequel des
trente autres prisonniers politiques détenus par la justice, (….)
C’est pour cela que nous sommes présents pour accompagner ce début
de grève de la faim”.
L’avocat Jaime Madariaga a déposé un recours en nullité
en faveur des Lonkos de Traiguen en raison d’une série d’erreurs
“comme le fait que la peine ne peut en aucun cas être supérieure
à trois ans si l’on se réfère au délit”.
10 octobre 2003.
Détention de Juan Pichun à l’aéroport
international
Au moment où il s’apprêtait à monter à bord
d’un avion pour Caracas, Venezuela, le porte parole de la zone de Traiguen
et fils aîné du Lonkos de Temulemu a été détenu.
Pichun qui arrivait à l’aéroport international en provenance
Temuco a été arrêté par le personnel du service
de renseignement sur l’étranger chilien qui lui a signifié
un ordre de détention et l’a empêché d’effectuer son
voyage prévu au Venezuela et de sortir du Chili..
Pichun se rendait au Venezuela pour participer à une série
de rencontres avec des organisations paysannes intéressées
par des informations en direct sur la situation du peuple Mapuche et sur
les accusations de terrorisme qui affectent ses dirigeants et en particulier
son père Pascual Pichun.
Juan Pichun au moment de sa détention a déclaré au
Kolectif Lientur “C’est trés étrange je suis arrivé
avec mon avocat Rodrigo Lillo et j’ignore quelle inculpation courre contre
moi. Je vois ici la main du gouvernement et de son appareil d’intelligence
et de répression, ils savaient pour mon voyage au Venezuela et
les implication qu’il avait, que je pouvais dénoncer l’état
et son comportement raciste avec les Mapuches c’est la raison pour laquelle
ils m’ont interdit ce voyage”. Les démarches entreprises par
son avocat ont révélé que le gouvernement chilien
interdit la participation de Juan Pichun aux rencontres avec la Confédération
Paysanne et indigène du Venezuela.
Pour nous il devient de plus en plus habituel, qu’ils nous interdisent
de sortir du pays, mais cela aussi la communauté internationale
l’observe. Le gouvernement peut envoyer ses conseillers, ses ministres
et ses employés mentir dans les forums internationaux, tout ceci
est démenti par des actions comme celle-ci. Je crois qu’au delà
de ne pouvoir voyager et faire connaître notre réalité,
le gouvernement en parle bien mieux que nous par des actions de ce type
face au mouvement indigène sud américain. Et aussi face
au gouvernement Vénézuélien qui est sans doute le
pays qui a le plus avancé sur la reconnaissance des ses peuples
originaires sur le continent” a déclaré Juan Pichun.
La Grève de la faim des Lonkos
continue.
Les Lonkos en grève de la faim ont décidé d’abandonner
le lieux d’hébergement de la cathédrale de Temuco. Suite à
une discussion avec l’évêque de Temuco ils ont transféré
leur action au siège social de la Fondation Institut Indigène
de l’archevêché de Temuco. Dans une déclaration publique
les grévistes ont déclaré entre autre: Suite à de nombreuses conversations avec l’évêché
nous avons décidé d’abandonner ce lieu pour des raisons de
sécurité et pour pouvoir continuer notre action (….) En
raison des relations qui existent entre les communautés et cette
institution celle ci a décidé de nous accueillir parce qu’elle
est convaincue de l’existence d’une réelle violations des droits
de l’homme dans le cas des Lonkos Pichun et Norin qui sont maintenus en
prison préventive abusivement depuis plus d’un an.( ….) Nous croyons
que la sentence est injuste et discriminatoire parce qu’elle les condamne
à 5 ans et un jour pour menaces terroristes et autres délits
alors que cette inculpation de devrait pas entraîner une peine supérieure
à 61 jours.”
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