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05 août 2003
Le gouvernement persiste dans la persécution des Lonkos.
Les Mapuches demandent que le gouvernement n’intervienne plus dans les jugements.
Por Paula Huenchulaf.

“L’obligation des autorités face à des actes illicites est d’utiliser les outils judiciaires qui correspondent à de telles actions”. C’est la réponse de l’intendant de la IX région Ricardo Celis à la demande d’un groupe d’organisations Mapuches déposée lundi dernier et qui exigent que le gouvernement chilien n’intervienne plus dans les procès qui pèsent sur les Lonkos Mapuches de Traiguen Pascual Pichun et Aniceto Norin, tous deux accusés de terrorisme et qui devront affronter un nouveau jugement le 9 septembre à Angol.

Il faut se souvenir que lundi 4 août à midi, dans une lettre remise à la préfecture régionale, les représentants de la Coordination d’organisations et identités Territoriales Mapuches ont demandé aux autorités du gouvernement de se retirer des actions judiciaires pour terrorisme qui pèsent sur de nombreux dirigeants du peuple Mapuche, argumentant que cette situation entre en contradiction directe avec le supposé “nouveau traitement” que les gouvernements de la concertation disent vouloir impulser en direction des différents peuples originaires du pays.

“Le gouvernement valide les exigences de la loi anti terroriste et ses avocats demandent des peines au nom de cette loi…. Il faut donc se demander quelle est la politique de ce “nouveau traitement que prétend établir le gouvernement. Les autorités se contredisent quand elles affirment qu’elles veulent une société égale pour tous et que parallèlement leur attitude augmente l’intolérance, la discrimination et le racisme contre les Mapuches. Maintenant non seulement les Mapuches sont plus pauvres mais en plus ils sont catalogués comme terroristes ? Quel est donc le nouveau traitement qui peut s’établir avec ces positions honteuses ? Tel est le contenu des interrogations figurant dans la missive des organisations qui laisse aussi entrevoir la “complicité” qui pourrait exister entres les autorités et toutes les entreprises protagonistes de l’actuel scénario du conflit ethnique de la zone sud du pays.

“Le gouvernement a manifesté à de multiples reprises qu’il faut laisser travailler les tribunaux de justice. Les autorités disent qu’elles ne commentent ni n’ont d’opinion sur les sentences judiciaires parce que cela correspond à d’autres pouvoirs que ceux de l’état. Mais le gouvernement est là, assis à coté et se substituant aux groupes économiques, véritables pouvoirs exécutoires, qui avec le ministère public continuent de réprimer au nom de son intention du contrôle et de répression du mouvement social mapuche, dénoncent les dirigeants, qui exigent dans la seconde partie de la lettre une démonstration claire de son indépendance dans le cadre des procès massifs des membres de communautés et dirigeants Mapuches actuellement impulsés par le Ministère public d’Araucanie.

“Nous voulons que le gouvernement démontre clairement dans les faits et non les paroles ce supposé “nouveau traitement” qui s’exprime de façon récurante dans les discours. Nous demandons et exigeons du gouvernement comme un devoir moral, qu’il se retirer du second jugement contre les Lonkos de Traiguen et en plus nous voulons une réponse immédiate à cette exigence par l’intermédiaire des autorités locales.” ont-ils déclaré”

Réponse gouvernementale

La réponse du gouvernement n’a pas tardé pas à être rendue publique. Au travers de Ricardo Celis, préfet de la IX région, le gouvernement central a rejeté catégoriquement la demande des organisation Mapuches en réaffirmant sa position de contrôle sur les poursuites judiciaires contre les dirigeants et membres du mouvement mapuche accusés de violer la loi dans le cadre des mobilisations et manifestations. Usant d’un langage à forte connotation juridique et ignorant semble-t-il la partie éminemment politique de l’actuel scénario du conflit ethnique, le préfet Celis a soutenu la posture du gouvernement dans cette controverse.

“Tous les procès contiennent différentes parties, éléments, et pour cette raison il y a une première instance où sont dictées les sentences et ensuite les appels pour que personne ne s’empêche de participer à toute la démarche judiciaire du début jusqu’à la fin. C’est une partie du procès qui se joue lorsque la Cour Suprême analyse le cas, de façon favorable ou défavorable, c’est là qu’est l’ultime instance et à cet instant il ne convient pas de continuer… Le pouvoir exécutif comprend aujourd’hui où se situe la continuité. L’affaire commence depuis la présentation de la dénonciation jusqu’à ce que le procès soit entièrement terminé et bien sur il y a appel quand il est considéré qu’il y a des éléments suffisants pour pouvoir faire appel, face à ce processus il n’y a aucune raison pou que le gouvernement se retire en tant que gouvernement, mais au contraire une nécessité de poursuivre présentant nos arguments de manière à protéger l’état de droit” a indiqué Celis.

Consulté par la presse sur les raisons pour lesquelles le gouvernement n’est pas intervenu et n’a pas prit la même position concernant l’assassinat du jeune ALEX LEMUN tué d’une balle à bout portant en Novembre 20023, se refusant au contraire à déposer plainte contre les responsables de sa mort, Celis a eu du mal à réfuter la responsabilité de l’exécutif disant “il s’agit d’une investigation qui est entre les mains de la justice militaire”. “Pour une affaire strictement juridique le gouvernement n’est pas partie prenante de cette investigation” a précisé le préfet, insistant dans sa réponse sur le fait que quand il s’agit d’un tribunal militaire le gouvernement ne peut agir en tant que Ministère public.
Finalement et pour savoir si l’intervention du gouvernement de maintenir ses accusations contre les dirigeants Mapuches peut influencer la prochaine consultation du parlement concernant un rapport de la commission législative justice et règlement du sénat, qui dénonce l’existence d’une insécurité judiciaire dans le sud du pays” , Celis n’a pas hésité à reconnaître un certain niveau de relation entre ces différents éléments déclarant ; “nous voulons en tant que gouvernement , bien sur, dire que oui dans cette région l’état de droit est respecté et la justice opérationnelle et qu’elle travaille de façon adéquate” telle a été la réponse évasive exprimée.

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