22 janvier 2008
Communiqué en provenance de l’hôpital de Chillan : Patricia Troncoso
« Devrons-nous rappeler à ceux qui ont lutté pour la démocratie, ce qu’ils ont fait pour refuser la tyrannie de Pinochet?»
Depuis l’hôpital de Chillan, à tous les hommes et les femmes qui ne perdent pas l’espérance, qui ne renoncent pas à la justice et à la construction d’une société meilleure.
Depuis ce lieu, je veux vous transmettre ma force pour pouvoir continuer à nous défendre de ce système prédateur du peu de nature qui nous reste, inhumain parce que n’importe https://www.mapuches.org/files/bref/projet économique sur notre territoire mapuche vaut plus que nous mêmes et immoral parce qu’il nous laisse comme uniques valeurs humaines, l’argent et la consommation.
Ce système n’a pas de vie propre, il travaille pour les politiques et tous les appareils d’état qui protégent l’économie et les investissements sur notre territoire, il n’a pas hésité à utiliser toutes les formes de répression qui sont à sa portée, pour nous incarcérer ou nous assassiner.
La dureté et l’aveuglement politique qui prétendent contrôler par la force une demande qui a des caractéristiques historiques, sont aussi vieux que la résistance qui commence chaque jour où le soleil se lève, pour nous.
Tant la présidente Bachelet que son acolyte Felipe Harboe ont vécu d’une façon ou d’une autre, le thème du tyran Pinochet, et ce sont les mêmes tactiques qui sont utilisées, aujourd’hui, contre le peuple pauvre et sans défense.
Qui va gagner cette bataille? Les mapuches sont un peuple qui ne s’est pas incliné devant les Incas, ni devant les colonialistes espagnoles, et qui, aujourd’hui ne s’inclinera pas face à un gouvernement qui penche en faveur des plus riches. En effet, comment expliquer ce discours d’ouverture au dialogue, dialogue avec les entreprises, mais d’un autre côte, fermeture de la porte du palais de la Moneda. Un gouvernement qui continue de nous fermer la porte au nez, parce qu’aujourd’hui, et après 105 jours de grève de la faim, personne ne s’est rapproché de nous, en tant que membre du gouvernement, pour nous donner une lumière d’espérance dans cette grève qui ne réclame rien d’autre qu’un petit peu de justice.
Nous savons tous que mon histoire peut se résoudre avec un peu de volonté politique, ou par hasard, nous regarderaient-ils comme des prisonniers politiques de seconde zone?
Devrons-nous rappeler à ceux qui ont lutté pour la démocratie, ce qu’ils ont fait pour refuser la tyrannie de Pinochet ? Pour nous, Pinochet n’est pas mort, nous continuons de le rencontrer sur les chemins de nos communautés, durant les perquisitions et les persécutions, au travers des incarcérations et des tortures.
Qu’est ce qui nous arrive? Que s’est-il passé avec toutes les espérances du “bonheur qui arrive” (slogan qui était très en vogue durant la transition démocratique en 1989 NDT) si je vois que mon peuple souffre et est réprimé. De quel bonheur parlons-nous ? Du bonheur que doivent vivre tous les riches qui profitent des vacances rêvées (allusion au discours du ministre de l’intérieur qui a déclaré après la mort de Mathias Catrileo, le chili est stable et va bien, les gens vont profiter de leurs vacances NDT) avec leurs familles, grâce à l’exploitation de notre peuple.
Ce qui nous reste à faire, c’est continuer de lutter, ne pas les laissez nous voler, ce que, quand nous étions jeunes, nous avions au fond du coeur, les valeurs de justice et de vérité. Pour trouver la paix notre seul chemin est la justice et la liberté.
Un grand baiser, bien que douloureux, à force de résister, mais rien qui ne se soigne avec votre amour et votre appui, continuons à avancer.
WEUWAIN PU LAMIEN CHEPA
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