21 janvier 2008
L’incarcération du carabinier impliqué dans la mort de Mathias Catrileo est confirmée
Source www.mapuexpress.net
La cour martiale a confirmé l’inculpation du carabinier Walter Ramírez, principal suspect dans la mort de Mathias Catrileo, assassiné le 3 janvier 2008, il devrait rester en prison préventive suite à la confirmation de sa responsabilité dans la mort du jeune étudiant mapuche. Le carabinier risque une expulsion de l’institution et devrait assumer la condamnation qui correspond à cet assassinat. L’enquête de la police de recherche a déterminé que le jeune mapuche a été blessé mortellement par une balle tirée dans le dos, de plus le carabinier inculpé n’a pas respecté les procédures légales avant de procéder à la fusillade.
Il faut signaler, dans cette affaire, que la compétence de la justice militaire a été très questionnée puisque une résolution de la cour interaméricaine des droits de l’homme de la OEA, a déterminé depuis longtemps que le Chili doit modifier ses lois pour ce qui concerne l’intervention de tribunaux militaires dans des affaires civiles, modifications qui ne se sont jamais concrétisées.
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Mercredi 22 janvier 2008.
Patricia Troncoso est alimentée de force et contre sa volonté
Source http://www.diarioladiscusion.cl
Version officielle.
L’équipe médicale qui surveille Patricia Troncoso, qui en est à 104 jours de grève de la faim, a décidé de l’alimenter par voix intraveineuse, depuis hier.
Malgré l’opposition de la gréviste, le traitement à commencé hier, et devrait durer 24 heures, l’objectif de cette mesure est de faire ingérer à Patricia des vitamines, sel minéraux et éléments nutritionnels qui devraient permettre une stabilisation de son état de santé.
Aujourd’hui, une évaluation médicale doit être effectuée pour prendre la décision de continuer, ou non, le traitement.
« La gendarmerie est dans l’obligation de protéger l’intégrité physique des personnes privées de liberté, cette décision se base sur les articles 19/1 et 20 de la constitution politique de l’état, qui oblige la gendarmerie à protéger la vie des citoyens, » telle est à la déclaration que les forces de l’ordre ont publié hier, suite à la décision d’alimenter, de force, à Patricia Troncoso.
Mesures de contention.
Selon le docteur Gastón Rodríguez, médecin chef de la gendarmerie « Nous avons du mettre en place un système de contention pour pouvoir installer le cathéter, d’habitude cette opération se réalise avec l’aide du patient pour éviter qu’il n’arrache les instruments nécessaires au traitement, on réalise une injection dans les mains, dans ce cas et face à son refus, nous avons l’attacher aux pieds pour limiter ses mouvements et nous lui avons injecté des médicaments pour qu’elle se calme et ainsi pouvoir pratiquer les soins ». « Nous ne savons pas combien de temps peut durer cette situation, je ne pourrais dire si ce sera pour des semaines ou des mois », mais le médecin a précisé, « avec les apports nutritionnels son système rénal va fonctionner mieux et ses fonctions cardiaques vont se stabiliser ».
Sur l’éventualité d’un transfert de Patricia, selon le médecin cette décision va dépendre de la stabilisation de la patiente. Pour ce qui concerne la limitation des visites, et toujours selon le médecin de la gendarmerie, cette décision correspond à une mesure de protection médicale et pour la protéger d’une possible contagion. Enfin, Víctor
Monsalve directeur de l’hôpital, a réaffirmé que les droits de Patricia sont respectés et que sa chambre est dotée de tous les appareils nécessaires à sa surveillance médicale
Version des réseaux d’appui aux prisonniers politiques mapuches.
Source www.mapuexpress.net
Coté réseaux d’appui aux prisonniers politiques mapuches et familles, les versions sont sensiblement différentes. La doctoresse Berna Castro a déclaré à radio Bio Bio que les médecins qui traitent actuellement Patricia Troncoso n´ont aucune expérience de ce type de cas, et, selon elle, l’objectif de ces mesures serait de lui causer un choc neurologique.
Les réseaux d’appui, pour leur part, signalent une répression importante aux alentours de l’hôpital où ont été installées des tentes pour héberger les personnes qui soutiennent Patricia et sa famille, toujours selon eux, la doctoresse Berna Castro aurait reçu des menaces de civils non identifiés à l’intérieur de l’hôpital. La doctoresse a précisé que Patricia a été conduite dans une salle de rayons X pour pouvoir lui pratiquer l’installation du cathéter, ce qui pour elle implique un évident risque pour sa vie.
Un recours de protection a été déposé par la famille devant le tribunal de Chillan, qui argumente que l’injection d’aliments directement dans les artères de Patricia constitue une prise de risques pour sa santé y compris un risque de mort imminente, et en particulier un risque de septicémie, que la décision a été prise en dehors de toute normes légales, en particulier l’obligation de pratiquer ce type d’intervention dans une salle de soins spécialement équipée pour ce genre de traitements.
Les manifestations se multiplient au chili et à l’étranger
Sources journaux, Internet et télévision Red télévision
Une manifestation s’est déroulée, hier, face au palais de la Moneda, une veillée s’est réalisée sur la place Brésil de Santiago, et les appels à manifestations et déclarations se multiplient. Une psychologue du groupe « féministes autonomes » qui participait à un debat sur la violence contre les femmes pour la télévision Red Télévision a interpellé des représentants du gouvernement sur la situation de violence faite à Patricia Troncoso. Mercredi soir est prévue une importante manifestation à Santiago. Toutes ces manifestations font l’objet d’un important dispositif policier et on dénombre de nombreuses détentions.
Selon la Coordination d´ Organisations Autonomes Mapuche de Santiago, COOAMS les Réseaux d’appui d’Osorno, Concepción, Temuco, La Serena, Chillán, Rancagua y Santiago, vers 21 heures 30, à Chillan, les carabiniers se sont rapprochés des tentes installées pour les grands-mères et les enfants mapuches qui campent pour appuyer Patricia Troncoso, et qui réalisaient une cérémonie mapuche à la demande de la prisonnière politique en grève de la faim depuis 105 jours. Les forces de police ont interrompu l’acte en frappant, insultant et humiliant les participants mapuches et non mapuches.
D’autre part, des manifestations importantes se sont déroulées en France, Espagne, Belgique, Argentine, au Pérou et en Italie, les manifestants exigent la libération de tous les prisonniers politiques mapuches et la démilitarisation des zones en conflit.
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