INFORMATIONS MAPUCHE EN BREF: août 2007
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1 juillet 2007
Les Pehuenches victimes de l’hiver exceptionellement froid lancent un appel et denoncent
Suite à l’hiver particulièrement glacial qui a frappé le Chili cette année, les communautés mapuches de l’Alto Bio Bio, où la température est descendue jusqu’à moins 25 degrés, ont subit de fortes pertes économiques, perte de bétails, problèmes d’approvisionnement, récoltes perdues, sans parler de l’isolement qui s’est prolongé de nombreuses semaines, séparant les familles et causant d’innombrables problèmes quotidiens aux communautés. Le gouvernement a fait de grandes déclarations et promis des aides exceptionnelles, mais il semble celles-ci soient restées lettre morte si l’on en croit le communiqué suivant:
« Les communautés mapuches Pewenches qui intègrent le conseil Pewenche de Lonquimay communiquent à tous les médias et à l’opinion publique nationale et internationale :
En tant que peuple qui revendique ses droits nous somme de nouveau mobilisés, pour manifester publiquement que nous n’avons pas été écoutés par les autorités de ce pays en ce qui concerne nos demandes. Le 28 novembre 2006 nous avons présenté au gouvernement un programme pour les Pewenches qui présentait des modalités et des manières de traiter les problèmes qui nous affectent chaque hiver.
Le 27 juin 2007 nous avons de nouveau écrit au sous secrétaire de l’intérieur et avons participé à une réunion avec lui où il s’est engagé à s’informer de notre programme dans la semaine suivante pour nous donner ensuite une réponse à nos demandes, plus d’un mois s’est écoulé et nous attendons toujours. Ces jours ci les autorités gouvernementales passent à la télévision et déclarent qu’elles font tout le nécessaire pour résoudre nos problèmes, mais ce qui s’est fait est aussi efficace qu’un coter sur une jambe de bois, le résultat concret de cette aide ne fait que prolonger l’agonie de nos animaux. L‘aide qui est fournie est complètement insuffisante.Nous exigeons que soit déclarée zone de catastrophe naturelle la communauté de Lonquimay, que la CONADI mette en place une session extraordinaire pour nous assigner des ressources pour l’acquisition de terres par les communautés Pewenche de Lonquimay. Que le CORE de la neuvième région se réunisse de façon extraordinaire avec les communautés et enfin nous voulons réaffirmer clairement que nous ne baisserons les bras et ce jusqu’à obtenir gain de cause et lançons un appel à toutes les organisations mapuches, sociales et estudiantines pour qu’elles se solidarisent et nous appuient »Source CONSEJO PEWENCHE LONQUIMAY
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30 juillet 2007
NOUVELLE PLAINTE POUR VOL CONTRE COMMUNAUTES MAPUCHES
Une nouvelle plainte a été déposée devant le tribunal de garantie de Collipulli par des membres de la communauté Mapuche Guañaco Millao du secteur de Ercilla contre Leandro Federico Seits Muñoz.
LES FAITS qui sont dénoncés par cette plainte : « Le 10 juillet 2007 vers 9 heures du matin un groupe de personnes qui s’est identifié comme fonctionnaires de la police de recherche et en compagnie d’un agriculteur du secteur Leandro Seyts Muñoz, a envahi notre maison, utilisant la force, détruisant les barrières et provoquant d’importants dommages dans nos foyers, comme la rupture de vitres et fenêtres……. Les effectifs de police ont ensuite procédé à la soustraction des outils suivants : haches, tambours et cales en fer, une scie électrique, tous ces outils indispensables à notre travail agricole et forestier et qui sont notre propriété. De la même manière ont été soustrait à nos montures, harnais, rênes, et éperons, et plusieurs sacs d’engrais. Selon les fonctionnaires de police ces sacs auraient été dérobés à l’agriculteur qui les accompagnait. Enfin, et plus grave encore, les animaux qui se sont enfuis des corrals en raison de la destruction des barrières ont été rabattus sur les terrains de Leandro Seyts Muñoz, ces 24 éléments de bétails et deux chevaux font partie d’un lot de bétail octroyé par le programme origenes (programme gouvernemental d’appui aux communautés mapuches NDT) ; Plus tard les mêmes animaux ont été remis à des tiers sous protection de la police et du propriétaire du terrain, ces mêmes personnes ont ensuite déclarées être propriétaires du bétail mais n’ont pu fournir aucun document attestant ces affirmations. Le 19 juillet les animaux qui ont été vendus au marché de la Victoria, suite à la présentation des preuves de propriété nous ensuite été restitués. Sur les 24 animaux dérobés quatre sont toujours introuvables. Pour ce qui concerne les outils qui n’ont pas une grande valeur marchande, mais nous sont indispensables, aucun des objets dérobés ne nous a été restitué ». Source communauté Temucuicui
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7 août 2007
15 jours de grève de la faim et de la soif de Luisa et Juana Calfunao
Extraits de la lettre ouverte rédigée par les sœurs Calfunao Paillalef
« ….. Depuis le 7 août 2007 ma soeur Luisa Calfunao et moi même avons pris la décision de nous mettre en grève de la faim et de la soif, et nous en avons informé les autorités régionales et nationales par l’intermédiaire de la gendarmerie, du ministre de la justice et des tribunaux de la neuvième région. Nous avons pris cette décision considérant l’absence de volonté politique de l’état chilien quant à reconnaître les droits des peuples et des territoires mapuches et parce que le programme gouvernemental ne compte pas ratifier l’article 169 de l’OIT, bien que la présidente l’ai promis durant sa campagne électorale… »
La lettre ouverte dénonce de plus l’attitude constante de négation de l’état chilien en ce qui concerne les recommandations de l’ONU, et le fait qu’au contraire la persécution constante des leaders mapuches s’intensifie.
Se referant à son cas spécifique Juana Calfunao explique que les juges demandent l’application de peines allant de 17 à 11 ans de prison, quand « d’autre part aucune sanction n’a été prise contre les assassins d’Alex Lemun ». Pour ce qui concerne sa famille la lettre rappelle que la quasi totalité des membres de sa famille sont incarcérés ou recherchés, que son fils est incarcéré à la prison de haute sécurité de Santiago, et qu’il a subit des tortures. La lettre se termine par une critique à l’état chilien qui nie la condition de prisonniers politiques aux mapuches incarcérés.Source blog Juana Calfunao
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17 août 2007
Détention de Jaime Huenchullan et perquisition de la communauté de Temucuicui.
Aujourd’hui 17 août 2007, vers 15 heures la communauté Mapuche de Temucuicui, commune de Ercilla a été violemment envahie par les forces de police, durant cette opération a été détenu Jaime Huenchullan. Dans un communiqué la communauté déclare :
“Nous voulons exprimer notre solidarité et notre appui, face à cette nouvelle violation des droits de l’homme et de notre peuple, de la part de l’institution policière qui défend les intérêts du latifundiste RENE URBAN du domaine Monténégro, voisin de la communauté qui a été envahie avec toute la violence qui peut s’exercer dans ce type d’opérations policières, violence qui s’exerce systématiquement contre les communautés mapuches… comme tout le monde, aujourd’hui, le sait …… » …..“Nous lançons un appel urgent aux organisations sociales et politiques et en particulier aux organisations de droits de l’homme pour qu’elles se prononcent publiquement, qu’elles appuient et se déclarent solidaires de nos frères qui subissent la violence et la répression systématique de la part de l’état chilien, qui loin d’appliquer les résolutions du Comité des droits de l’homme de l’ONU, s’en prend aux mapuches, comme le démontre les innombrables procès qui sont en cours dans la région de l’Araucanie, le nombre croissant de prisonniers politiques mapuches inculpés, détenus ou assigné à résidence et contre lesquels s’exerce toute la rigueur de la loi, les procès qui se soldent par des condamnations de longue durée et où l’à priori d’innocence est systématiquement bafoué tout comme l’égalité face à la loi….. » Source communauté Temucuicui
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